À l’origine de cet article, il y a un jeu. J’ai posé la question à mon réseau sur LinkedIn : “Quelle est la différence entre la confiance en soi et l’estime de soi ?”
Ce débat a révélé des réponses intéressantes. J’ai donc décidé de rédiger un article pour faire une réponse qui je l’espère sera à la fois, courte et complète pour répondre à cette question.
Définitions de la confiance en soi et de l'estime de soi
Estime de soi
L’estime de soi concerne la manière dont une personne se perçoit et se valorise globalement. C’est une évaluation interne englobant des sentiments de valeur, de mérite, et d’acceptation de soi. Selon le dictionnaire Larousse de la psychologie, elle inclut également notre perception des jugements des autres sur soi et se manifeste à travers nos émotions, comportements, et pensées.
Une estime de soi positive est associée au bien-être et à la réussite, tandis qu’une faible estime de soi peut mener à des problèmes comme la dépression et l’anxiété.
Confiance en soi
La confiance en soi réfère à la foi qu’une personne a en ses propres capacités pour accomplir des tâches et relever des défis. C’est orienté vers nos capacités et notre compétence dans des domaines spécifiques. Selon la psychothérapeute Isabelle Filliozat, quatre étapes sont indispensables au développement de la confiance en soi : sécurité intérieure, affirmation des besoins, acquisition des compétences, et reconnaissance par les autres.
Comment l'estime de soi et la confiance en soi impactent notre comportement
Estime de soi
L’estime de soi affecte la manière dont une personne interagit avec son environnement. Une bonne estime de soi se traduit par une perception positive de soi-même, favorisant des relations saines et une meilleure gestion du stress. À l’inverse, une faible estime de soi peut mener à l’anxiété, la dépression, et des problèmes relationnels. Par exemple, une personne avec une faible estime de soi pourrait éviter les interactions sociales par peur du jugement. Ceci va avoir pour effet de renforcer l’image négative qu’elle a d’elle-même. C’est un cercle vicieux à effet boule de neige en quelque sorte. A la fin c’est difficile de savoir qui de l’oeuf ou de la poule a commencé. Moins j’ai d’estime de moi, moins je vais avoir d’interactions sociales. Plus je vais avoir tendance à me dire que je suis nul.le. Et plus je pense que je suis nul.le moins je vais avoir envie d’avoir de relations sociales. Je vais peut-être finir par me dire que je suis pas intéressant. Mon estime de moi affecte mon comportement entre autres, parce que la façon dont je me vois influence les décisions que je prends. J’estime, je juge… que je ne suis pas de bonne compagnie, je ne suis pas une bonne personne, je ne mérite pas la compagnie des autres…ce genre de pensées…
L’estime de soi fonctionne par rapport à une sorte de « tribunal intérieur », notre conscience. Celle-ci nous juge par rapport à ce qui pour nous représente « une bonne personne », et en fonction de notre ressemblance ou de l’écart entre l’image qu’on a de nous, et l’image de la bonne personne.
Si je pense crier c’est mal. Chaque fois que je crie, je prends une amende de la part de mon petit gendarme intérieur. Si je pense que voler c’est mal, et que je le fais quand même, même si personne ne le sais, mon estime de moi va en prendre un coup. J’aurai « un casier judiciaire interne » et ça va affecter l’image que j’ai de moi.
Confiance en soi
La confiance en soi influence directement la capacité à relever des défis. Une bonne confiance en soi permet de prendre des risques calculés et d’essayer de nouvelles choses sans craindre l’échec. Une faible confiance en soi peut entraîner une aversion au risque et une stagnation personnelle et professionnelle. Par exemple, une personne avec une confiance en soi limitée pourrait refuser des opportunités de promotion au travail par peur de ne pas être à la hauteur.
La confiance en soi fonctionne par rapport à un système validation-échec. Par exemple, si je réussi quelque chose, j’arrive à chanter une chanson par exemple. J’oserai probablement essayer d’en chanter une autre, puis une autre. Peut-être même que j’oserai chanter devant d’autres personnes, partager de cette façon avec eux. A l’inverse, si je ne réussi pas, je vais peut-être pas avoir confiance en moi pour chanter en public. Je sais, il y en a qui s’en fichent. Je fais de mon mieux pour trouver des exemples hein…on va essayer de pas partir dans tous les sens non plus…
Donc l’idée c’est que plus je réussis, plus je vais avoir confiance. Et inversement. Plus j’échoue, moins je vais avoir tendance à avoir confiance en moi sur ce point. Parce que la confiance en moi c’est très relatif, comme on va le voir tout de suite dans la prochaine partie.
La relativité ou la variabilité de ces notions
Estime de soi
L’estime de soi est relativement stable mais peut évoluer lentement au fil du temps en réponse aux expériences de vie. Les réussites et les échecs, les interactions sociales, et les événements majeurs peuvent influencer l’estime de soi. Par exemple, un succès professionnel peut renforcer l’estime de soi, tandis qu’une critique constante peut la diminuer.
L’estime de soi varie parce que nos croyances identitaires varient. Ce sont les croyances qui commencent par « je suis »… Il peut arriver que des événements traumatisants affectent brutalement l’estime de soi, mais souvent, c’est plus comme une sorte d’usure ou à l’inverse de « rénovation ». Nos croyances identitaires sont comme des forteresses…Elles protègent la personne que nous croyons être.
Mon fils a des problèmes à l’école parce que je ne suis pas une bonne maman…Je suis quelqu’un qui n’arrive pas à garder un travail…Je suis célibataire parce que je ne suis pas capable d’être un bon compagnon…Je ne suis pas une personne intéressante. Je ne suis pas une bonne personne. Je ne mérite pas d’être aimé.
A l’inverse, un renforcement positif, la « rénovation » de ces croyances va nous aider à avoir une meilleure vision de nous-même. Je mérite d’être aimé. Je suis une personne organisée. Je suis une personne créative. Je suis une personne intéressante. Je suis une personne intelligente…Je suis une personne qui mérite d’être aimée, respectée, écoutée…
Confiance en soi
La confiance en soi peut varier plus rapidement et fréquemment que l’estime de soi, selon les situations spécifiques rencontrées. Par exemple, une personne peut avoir une grande confiance en soi dans un domaine particulier comme le sport, mais se sentir moins confiante dans un autre, comme la prise de parole en public. Des réussites dans des tâches spécifiques peuvent rapidement augmenter la confiance en soi, tandis que des échecs peuvent la diminuer temporairement.
Quand une personne me dit : « je n’ai pas confiance en moi », je lui dis : « Ok, t’as pas confiance en toi pour faire quoi ? ». Ajouter la fin de la phrase est souvent très libérateur. Je n’ai pas confiance en moi pour faire un cheesecake. Je n’ai pas confiance en ma capacité à gérer un groupe d’adolescents pendant 3 semaines. Je n’ai pas confiance en moi pour dompter un éléphant. Je n’ai pas confiance en moi pour aller sur la lune….
La confiance en soi c’est relatif à ce que l’on croit être capable d’accomplir ou pas. Et elle est très variable et très relative. La bonne nouvelle c’est que si ta confiance est au plus bas elle pourrait remonter plus vite que tu ne le penses. Comment faire ? Dans cette dernière partie je te donne des astuces simples à essayer dès aujourd’hui !
10 astuces simples pour booster la confiance en soi et l'estime de soi
Estime de soi
- Pratiquer l’auto-compassion : Traites-toi avec la même gentillesse et compréhension que tu le ferai avec un ami.
- Éviter les comparaisons sociales : Concentres-toi sur vos propres progrès plutôt que de te comparer aux autres.
- Tenir un journal : Notes les aspects positifs de ta vie et ce que tu apprécies chez toi.
- Développer une image corporelle positive : Acceptes et apprécies ton corps tel qu’il est.
- S’entourer de personnes positives : Entoures-toi de personnes qui te soutiennent et te valorisent.
Confiance en soi
- Fixer des objectifs réalisables : Commences par des petites étapes et progresses vers des objectifs plus ambitieux.
- Pratiquer la visualisation positive : Imagines-toi réussir dans les situations importantes.
- Acquérir de nouvelles compétences : Apprends une nouvelle recette, un mouvement de danse, une nouvelle langue, une nouvelle activité…
- Se préparer adéquatement : Prépares-toi bien pour les défis afin de réduire l’incertitude et augmenter la confiance.
- Affronter ses peurs : Confrontes-toi à tes peurs progressivement pour diminuer leur impact sur ta confiance.
Conclusion
Pour aller plus loin et apprendre à dire non avec assurance, découvres mon programme complet L’art de dire non. Ce programme utilise des techniques de musicothérapie, de TCC et des neurosciences pour t’aider à renforcer l’estime de soi, la confiance en soi. Il te permet de mieux te connaître, d’apprendre à t’aimer comme tu es, et à poser des limites saines, en toute sérénité.
